Saturday, November 03, 2007

LES VILLES QUI NOUS ENFERMENT




Promenade sur Ontario.
Pour celles qui ne sont pas à Montréal: Ontario, quartier Hochelaga, est la victime de la gentrification incesente de nos villes occidentales. Dans chaque ville il y a un Ontario, un quartier, une rue populaire qui se fait démolir et squatter legalement par l'urbanisme capitaliste.

L'urbanisme est politique.
L'architecture est politique.

Car ils façonne notre façon de bouger, d'exister, d'habiter et de percevoir un space. Ils interdissent, ils previennent, ils limitent. L'urbanisme capitaliste donne la priorité aux classes moyennes-bourgoises, à la police, à l'état. Il laisse de moins en moins la place pour des espaces autres, des fichtres, des lieux libres, des lieux à squatter, à s'organiser et à vivre.
Les avenues parisiennes ont été construites pour éviter les barricades et les émeutes après la Commune. À Barcelone on gentrifie le Raval et la Barceloneta, des quartiers non intégrés aux système grille de la ville, des endroits où les murs appartiennent à ceux qui marchent et les vêtements pendent encore en dehors des fênetres (cette pratique a été interdite dans toutes les villes de l'espagne). À Berlin on efface le Mur, et pas seulement matériellement: on augmente les loyers, on nettoye, on capitalise car tout le monde sait que le capitalisme est la voie du bonheur.


Les sans-logements, sans-boulots, sans-papiers, sans-identités sont évictés de nos grandes villes depuis longtemps. On les balaie ailleurs, dans des cités incommuniquées et insalubres, ailleurs on ne sait pas où, mais pas ici.
Les militants, les temps-partiels, les salaires-minimum, les non-heritiers, sont aussi évictés des villes. Le centre ville appartient à une classe moyenne élévée qui rêve d'être bourgeoise pour partir dans les banlieus propres (encerclées souvent pas des grilles au cas où quelqu'un des cités oserait y aller se promener). Les ancients habitants de ces quartiers, expulsés légalement et immoralement, vendent maintenant L'Itinérant aux nouveaux habitants.

Ontario est l'une de seules rues à Montréal qui change de nom: en arrivant au centre ville elle devient Avenue du President Kennedy. C'est peut-être parce que ça ne le fait pas d'habiter, de travailler sur la rue Ontario quand on est un grand fonctionnaire, un avocat, un quelconque qui ne veut pas se tâcher les mains avec la crasse propre à la rue Ontario.

Nos villes occidentales ont de quoi nous inquiéter.
Surtout parce que le milieu militant réagit mieux aux lois, aux propos écrits et verbaux des nos gouvernements qu'à la mise en pratique d'un capitalisme féroce sur l'espace. C'est ça ni plus ni moins cet urbanisme: des briques autoritaires autour de nos luttes. Tant qu'on ne réagît pas à cette construction de prison-villes, le chemin de nos idéaux et de nos luttes restera bloqué.
La révolution a besoin d'être pensée mais elle a besoin de l'espace pour exister.

2 comments:

Anonymous said...

Interesting to know.

Camila P said...

Nice posst